LES TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS

Pourquoi ce site ?

     

Ce site permet de partager ce que j'ai appris en thérapie. Ni psychologue, ni médecin, je parle en tant que patiente qui a souffert de Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC) et qui va mieux. En témoignant, je souhaite donner espoir aux personnes qui souffrent de TOC ainsi qu'à leurs proches en leur affirmant qu'il est possible de se soigner et de rendre sa vie plus douce. Je partage également sur ce site des informations sur les TOC et les traitements possibles, des témoignages, des reportages, des conseils, etc.

 

Qu'est-ce qu'un TOC ?

 

Le TOC allie obsessions et compulsions/rituels (et évitements pour certains personnes). Les obsessions sont des pensées, des images mentales involontaires, pénibles qui entraînent un sentiment de détresse et d'anxiété (comme par exemple, l'impression d'être sale ou contaminé.e, le doute d'avoir bien accompli telle ou telle action, la peur d'être une mauvaise personne, la crainte d'être responsable d'une catastrophe ou de perdre le contrôle de soi et de tuer quelqu'un, etc.). Les obsessions sont généralement non rationnelles ou très exagérées. 

 

Pour faire diminuer l'anxiété, la personne souffrant de TOC effectue des rituels (actions ou pensées). Certains sont visibles (par exemple, lavage des mains lié à la peur de la saleté ou de la contamination, vérifications physiques ou orales liées au doute, etc.), d'autres sont invisibles (par exemple, répétitions mentales de mots, phrases, chiffres destinés à annuler de mauvaises pensées ou ruminations pour se rassurer). Les personnes souffrant de TOC peuvent également éviter certaines situations pour ne pas être angoissées et faire des rituels.  

 

Pour plus de précisions, vous pouvez consulter la rubrique Le fonctionnement du TOC

Soigner le TOC

 

 La TCC : la Thérapie Comportementale et Cognitive reste la méthode la plus efficace pour lutter contre les TOC. Elle a pour but d'affronter les obsessions, de les accepter (mais de ne pas y adhérer) et de ne pas faire les rituels, petit à petit (et de ne pas éviter certaines situations pour certains, petit à petit) afin d'affaiblir le TOC. 

 

 Les médicaments : les antidépresseurs peuvent être très efficaces en soutien à la TCC. D'autres médicaments que les antidépresseurs peuvent être prescrits. Le psychiatre donne au patient le ou les médicament.s adapté.s. 

 

Vous pouvez consulter la rubrique Soigner le TOC pour plus de précisions.


Mon parcours

- 31 décembre 2020 -

 

Bonjour,

 

J'ai 28 ans et je souffre de TOC depuis mes 8 ans. Ils sont apparus dans ma vie tout à coup. Un soir, je suis sortie de mon lit pour disposer différemment des objets sur ma commode. Cela m'était insupportable si je ne m'assurais pas que tel objet était à la place que je lui avais attribuée, au millimètre près. Plus tard, j'ai commencé à faire des calculs dans ma tête, toucher plusieurs fois des objets, répéter des phrases à haute voix pour faire baisser l'angoisse que je ressentais. J'en ai immédiatement parlé à ma mère.

 

Mon médecin traitant a tout de suite reconnu dans mon comportement la manifestation du TOC. A alors commencé un long parcours du combattant pour me trouver une thérapie adaptée. J'ai suivi une psychanalyse pendant trois/quatre ans avec un traitement sous Zoloft (antidépresseur pouvant être prescrit aux personnes souffrant de TOC). Mais la psychanalyse ne m'aidait pas à réduire mes TOC qui se multipliaient. Il m'était difficile de concilier mon trouble et ma scolarité et mes parents étaient prêts à me déscolariser et à m'hospitaliser complètement.

 

J'ai ensuite suivi une TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive) avec un psychologue à l'hôpital Robert Debré, à Paris, dans un service dédié à la pédopsychiatrie. Mes TOC ont progressivement diminué grâce aux médicaments, que je continuais à prendre, mais surtout grâce à la TCC, qui demande beaucoup de travail. Au bout d'un moment, mes TOC ne m'étaient plus insupportables et je pouvais vivre plus normalement. Je voyais mon psychologue une fois par semaine. Vers 14 ans, le psychiatre de l'hôpital m'a prescrit du Prozac, antidépresseur pouvant être efficace contre les TOC. 

 

Vers 14/15 ans, mes TOC avaient presque totalement disparus, grâce à la TCC alliée aux médicaments. Mais ils sont revenus environ deux ans plus tard sous forme de pensées culpabilisantes envahissantes. Mon TOC m'obligeait à ruminer pour me persuader que je n'étais pas une mauvaise personne.

 

De 17 à 23 ans, mes TOC étaient très forts (TOC de responsabilité, TOC d'erreur, TOC de vérification et phobies d'impulsion). J'ai commencé à voir de moins en moins mon psychologue puis plus du tout, estimant avoir "fait le tour" de la thérapie. Grosse erreur. J'ai essayé l'hypnose, le magnétisme, sans succès... Je suivais mes études de droit, difficilement mais sûrement. 

 

A 23 ans, j'ai repris contact avec mon psychologue, ce qui m'a beaucoup aidé. Aujourd'hui, mes TOC sont bien moins présents, mais je ne pourrais pas me passer d'une thérapie. J'ai également été hospitalisée à la Clinique Lyon Lumière spécialisée dans les pathologies mentales (dont les TOC) pendant 3 mois en 2016 et un mois et demi en 2018. Ces thérapies ont aussi demandé beaucoup de travail mais à la sortie, j'étais guérie d'environ 50% à chaque fois, selon le test YBOX. 

 

Aujourd'hui, grâce aux efforts fournis dans le cadre de la TCC, mes TOC sont beaucoup moins présents. Faisant face beaucoup plus facilement aux quelques TOC qu'il me reste, je vis presque comme une personne normale. Et j'ai confiance en l'avenir.


Remerciements

Je remercie le psychologue Stefan Renou, le Docteur Rey,  ainsi que Léo Garnier pour leur aide précieuse.